Lundi 11 mai 2020 : aujourd’hui en France commence le déconfinement. Certains doivent reprendre le chemin du travail, sentiments mêlés, d’autres hésitent à sortir… Dans cette période de doutes et de questionnements, prenons un moment pour se rappeler les moments de convivialité et de bonheur passés ensemble à une époque ou le temps était à la proximité sociale plutôt qu’à la distance… Quel meilleur exemple que le Yiddish marathon qui a eu lieu en Grèce au Nouvel An 2020. Pour ceux qui y étaient, pour ceux qui n’ont pas pu y être, regardez ce film réalisé par les enfants : Un Film sur Un… Film sur Un… Requin.
Les langues régionales et minoritaires en France
En septembre 2016 la Maison de la culture yiddish organisait un colloque sur les langues régionales et minoritaires en France. Au cours de deux journées de rencontres et de débats, le yiddish a côtoyé le romani, le kabyle, l’arabe maghrébin, le judéo-espagnol, mais aussi l’alsacien, le breton, l’occitan et la langue des signes dans un moment de partage d’expérience entre enseignants, universitaires et animateurs d’associations impliquées dans la transmission et la promotion de ces langues régionales ou minoritaires. Leurs locuteurs partagent une problématique commune : comment vit-on avec deux moi intimes, l’un qui s’exprime en français, l’autre qui renvoie à la langue héritée d’un passé familial issu de l’immigration ou d’une implantation régionale séculaire ?
Nous remercions Akadem d’avoir enregistré quatre des tables rondes les plus significatives :
Transmettre une langue minoritaire
Y. Atalla, Enseignant – F. Azar, Aki Estamos – S. Bar-Kochva, enseignante – C. Bensimon, journaliste – M. Courthiade, enseignant – J. Jolakian, acteur
Danger pour la culture ou composante du pacte républicain ?
M. Alessio, traducteur – M. Courthiade, enseignant – L. Lévêque, Consultant – B. Lounès, Défenseur des droits des peuples autochtones – G. Rozier, écrivain
Vivre dans l’entre-langue, dans l’entre-culture
M. Amatoui, Professeur – B. Antz, Artiste – D. Costaouec, Linguiste – T. Hever-Chybowski, Enseignant-chercheur, traducteur – G. Rozier, écrivain – T. Solliec, Doctorant
Culture écrite, culture orale, culture signée
G.J. Barcelo, Linguiste – N. Krynicka, bibliothécaire – E. Laborit, Comédienne – G. Rozier, écrivain
Chant de la dernière Internationale
Voici venu le 1er Mai. Nous avons le plaisir de partager avec vous à cette occasion le « Chant de la dernière Internationale » (« Lid fun letstn internatsyonal ») d’Aaron Zeitlin dans la traduction inédite de Batia Baum.
Le grand Y. L. Peretz (1852-1915) fut le premier écrivain yiddish qui, dès 1906, a mis en garde contre un combat social, qui se limiterait aux besoins matériels, en ignorant sa dimension spirituelle. Le poète mystique Aaron Zeitlin (1898-1973) s’inspire de cette même idée pour écrire en 1931 ce poème vibrant, véritable vision messianique qui élève le souffle révolutionnaire de Mai.
Ce poème fera partie du recueil de poésie d’Aaron Zeitlin que les Éditions Bibliothèque Medem publieront fin 2020 dans la traduction de Batia Baum.
Nous remercions chaleureusement Daniel Kahn et Psoy Korolenko de nous avoir permis de partager avec vous leur interprétation bilingue (yiddish-anglais) de ce texte.
Continuer la lecture de « Chant de la dernière Internationale »77e anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie
Samedi 25 avril a eu lieu en ligne la commémoration du 77e anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie, moment chaque année riche en émotions, et auquel la distance a donné une solennité supplémentaire. La Poésie d’anéantissement et de foi d’Aaron Zeitlin, les chants des partisans, ont ponctué un bel exposé bilingue de Yitskhok Niborski.
A toutes celles et ceux qui n’ont pu y assister, à toutes celles et ceux qui étaient présents et voudraient revivre ce moment, réécouter les poèmes de Zeitlin lus dans l’original et dans la traduction de Batia Baum (à paraître à la rentrée aux Éditions Bibliothèque Medem), nous sommes heureux d’offrir cet enregistrement.
En cette période si difficile, il nous a semblé impératif de continuer, malgré les circonstances, notre découverte de l’œuvre puissante de Aaron Zeitlin, écrivain visionnaire.
Écrire la catastrophe : témoignage et fiction
Dans le cadre du programme des résidences d’écrivains en Île-de-France, l’écrivaine Cécile Wajsbrot a passé dix mois en résidence à la Maison de la culture yiddish. C’était en 2011… Elle a conçu et animé neuf rencontres avec des auteurs contemporains sur l’écriture de la catastrophe, en proposant aux intervenants et au public la réflexion suivante :
Réfléchir ensemble à ces notions : la catastrophe, l’écart entre témoignage et fiction, l’autorisation à la fiction pour traiter d’événements dont le témoignage seul semble pouvoir rendre compte. Avec, en archétype, les camps d’extermination mais aussi le recours à d’autres catastrophes, même si elles ne furent pas aussi radicales. Tout cela à travers la littérature.
Vous trouverez ci-dessous les liens pour (ré)écouter ces rencontres… À suivre !
https://remue.net/Ecrire-la-catastrophe-Cecile-Wajsbrot
https://remue.net/Ecrire-la-catastrophe-Svetlana-Alexievitch
https://remue.net/Ecrire-la-catastrophe-Helene-Cixous
https://remue.net/Ecrire-la-catastrophe-Marcel-Cohen
https://remue.net/Ecrire-la-catastrophe-Laurent-Binet
Cabaret Broderzon
La reprise du Cabaret Broderzon prévue pour le 4 juin 2020 devant être annulée, nous avons le plaisir de vous offrir la captation vidéo de la première représentation du 23 novembre 2019.
Cette captation a été effectuée avec les modestes moyens de la Maison de la culture yiddish, merci de votre indulgence pour sa qualité technique.
« J’ai gratté mes plaies et le crâne de l’ancien monde… »
Moyshe Broderzon (1890-1956), poète, dramaturge, fut l’un des premiers artistes d’avant-garde à Moscou à partir de 1917, puis à Lodz durant les années 1920 et 1930. Il fut le créateur du café-théâtre « Ararat », d’où émergèrent les acteurs satiriques Dzhigan et Shumakher. Spectacle sous la forme d’un cabaret, avec lectures de poésie, chansons, sketches et projections, évocation du parcours de Moyshe Broderzon et de la vie artistique dans le Lodz des années 1920. Avec Talila, Annick Prime-Margules, Gilles Rozier et la participation de chanteurs du chœur Melomen. Musique : Teddy Lasry.
Le cabaret se déroule en français et en yiddish.
Revoyez « Dos groyse gevins / Le gros Lot »
Après le succès de Der Tish et en attendant la nouvelle création à la fin de l’année… à voir ou à revoir avec le même plaisir : Dos groyse gevins / Le gros Lot, une pièce de Sholem-Aleykhem interprétée avec brio par la troupe du Troïm Teater de la Maison de la culture yiddish.
Ce spectacle a remporté un grand succès depuis sa création, en France (Lyon, Metz, Paris) ainsi qu’à Montréal dans le cadre du Festival International de Théâtre Yiddish.
Shimele Saroker, modeste tailleur juif, vit dans une ville de province russe… Criblé de dettes, il espère que le billet de loterie acheté il y a des années de cela, remportera le gros lot. Et voici que le destin s’en mêle : il remporte 200 000 roubles et devient l’homme le plus riche de la ville. Comment se déroulera désormais sa vie et celle de sa famille ? Cette pièce écrite en 1915, peu de temps avant le décès de Sholem-Aleykhem, a été montée de nombreuses fois.
Nous remercions Akadem pour cet enregistrement. Pour le visionner il vous suffit de cliquer sur ce lien.
Nous vous souhaitons un bon spectacle et n’oubliez pas d’éteindre vos téléphones portables…
Aaron Zeitlin : exposition virtuelle & narration audio
En ce moment-même, sur les murs des couloirs déserts de notre Maison, l’exposition Aaron Zeitlin, écrivain visionnaire, baigne dans l’obscurité. Mais sa sœur virtuelle, enrichie de textes supplémentaires et d’une narration audio inédite, est disponible ici : https://zeitlin.yiddish.paris.
אַהרן צייטלין : אַ ווירטועלע אויסשטעלונג צו באַקוקן און צו הערן
די אויסשטעלונג „אַהרן צייטלין : אַ וויזיאָנערישער שרײַבער“ הענגט איצט אין דער טונקל אינעם ליידיקן קאָרידאָר פֿונעם פּאַריזער ייִדיש־צענטער. זי פֿאַרמאָגט אָבער אַ ווירטועלע שוועסטער, אַ באַרײַכערטע מיט צוגאָבטעקסטן און מיט אַ שפּאָגל נײַער הערעוודיקער ווערסיע :
Zalman Shneour chante
Pour ce lundi, nous vous avons concocté quelque chose d’exceptionnel : une vidéo basée sur des enregistrements où l’écrivain Zalman Shneour (en yiddish Zalmen Shneyer, 1886-1959) chante une dizaine de chansons en yiddish et en russe. Les enregistrements datent de 1950-1957 et ont été réalisés à New York et Los Angeles. Ils nous sont parvenus par Jacqueline Chnéour, nièce de l’écrivain, que nous remercions vivement. Vous y retrouverez (min. 8:21-9:18) les deux premières strophes de son célèbre poème, « Margaritkelekh », publié pour la première fois en 1910 à Paris, où l’auteur a longtemps séjourné, sous le titre « Tra-la-la-la ». Dans la vidéo qui accompagne l’enregistrement, vous pourrez découvrir cette première version dans le périodique yiddish Parizer Zhurnal que l’écrivain éditait à l’époque avec Abraham Lazare Beresniak (pour plus de détails, voir le catalogue Imprimé chez Beresniak : le XXe siècle entre les lignes, Éditions Bibliothèque Medem, 2019). Le texte, mis en musique peu après sa publication et devenu une des chansons yiddish les plus populaires, est ici chanté par l’auteur avec une toute autre mélodie ! Bon visionnement !